Beaucoup me demandent pourquoi j’ai choisi ce thème et en quoi cela me touche particulièrement.
Je dirais que la vulnérabilité est la mesure la plus précise du courage, le courage d’être soi.
On m’a souvent dit que j’étais courageuse, que ce soit dans mon entourage personnel ou professionnel. Cela m’étonnait, car je n’avais pas ce sentiment jusqu’à récemment.
Mais qu’appelle-t-on courage vraiment ?
Dans les situations délicates ou difficiles de la vie, je ne me dis pas « tiens, je vais faire preuve de courage ! »
Comme tout le monde, je ressens plutôt de la gêne, un certain malaise. Je suis hésitante, un peu stressée, parfois effrayée par la situation me demandant ce qu’il y a mieux à faire, inquiète des conséquences aussi, parfois en colère, ou agacée, indécise…
Mais malgré tous ces sentiments, j’agis parce qu’il est impensable pour moi de ne pas le faire.
Et même s’il est difficile d’agir, il est encore plus difficile pour moi de ne pas agir.
C’est juste ainsi.
En fait, c’est avant tout le respect de mes valeurs qui me donne la conviction d’agir. Lorsque la justice, l’intégrité, le respect, l’écoute, la compréhension, l’ouverture d’esprit, la collaboration vers un projet, les valeurs humaines … sont menacées. Je ne peux m’empêcher d’intervenir.
Mon courage est là. Celui d’être authentique, d’être moi, alignée avec mes valeurs essentielles.
C’est bien le moment où l’on se sent le plus vulnérable non ?
C’est ce moment où nous choisissons d’exprimer notre opinion, d’oser sortir du cadre. Le moment où l’on prend la défense de quelqu’un ou d’un projet ; celui où l’on fait une proposition inhabituelle. C’est aussi lorsque l’on ose aborder un sujet délicat, avoir une conversation difficile avec un collaborateur.
Cette situation de vulnérabilité cristallise toutes nos peurs : la peur du jugement, de la critique, la moquerie, la peur de la différence, la peur de se tromper, la peur de s’exposer au regard, la peur de s’exprimer en public, la peur de la sanction aussi, la peur des conséquences.
Lorsque nous faisons preuve de courage, nous acceptons toutes ces peurs, ces émotions qui nous gênent, que l’on préfère éviter. On fait avec, même si c’est désagréable et dès qu’on a franchi le 1er pas, on se sent mieux.
Oui, dès lors qu’on a le courage de ressentir nos émotions et d’agir, on se sent mieux. Nos sentiments désagréables s’estompent, on est dans l’action. Notre énergie revient et notre enthousiasme aussi.
Contrairement à ce que d’aucuns pensent, être vulnérable, être soi est une grande force. C’est un formidable gain d’énergie.
Il est normal de croire que c’est difficile et effrayant de se montrer authentique lorsque la société et les modèles parentaux nous ont donné des codes à respecter depuis notre enfance.
Dès l’école, on nous demande d’évoluer tous au même rythme, d’être discipliné, d’acquérir les mêmes connaissances au même moment, de nous exprimer mais en respectant une certaine pensée etc. Plus tard, étudiants, nous recherchons à rejoindre un groupe, être avec ceux qui nous ressemble. C’est toujours plus confortable.
Dans ce contexte, il faut du courage pour exprimer notre authenticité, oser se démarquer des autres. Nous préférons souvent faire taire nos émotions désagréables et rejoindre la conformité.
Dans ma vie, j’ai connu des situations difficiles, même très difficiles, personnellement et aussi professionnellement.
J’ai changé 5 fois d’employeurs et de métiers tous les 2 à 5 ans. J’ai subi des fusions avec de fortes remises en question, un harcèlement moral extrêmement violent, et plus tard un Burn out. J’ai fait des choix courageux, m’a-t-on dit, en quittant des sociétés où mon avenir pouvait être « confortablement assuré ». Et j’ai vécu d’extraordinaires expériences professionnelles et aventures humaines.
Comme dirait Peter Bregman, célèbre Consultant en Management :
« Il faut beaucoup éprouver pour être un adulte mature ».
J’ai beaucoup éprouvé.
J’ai choisi d’éprouver mes émotions, mêmes les plus désagréables ou surtout les plus gênantes et inconfortables pour me permettre d’être authentique. Et c’est dans ces moments-là où j’ai le plus réussi, sur le plan humain d’abord et sur la performance et l’épanouissement de chacun également.
Pour découvrir qui nous sommes, il est nécessaire d’investir dans notre développement personnel, pour aller à la rencontre de soi et de notre réel potentiel. Nous pouvons revisiter nos expériences en développant une connaissance de nous-mêmes, en nous réappropriant nos besoins, nos valeurs et nos principes.
L’essentiel n’est pas tant ce que nous avons vécu, mais la façon dont nous l’avons vécu, c’est-à-dire nos ressentis, nos émotions, ce qui reste imprimé en nous.
Chaque moment de notre existence n’a de sens que celui que nous lui donnons.
« Nous ne nous souviendrons pas forcément de ce que l’on nous a dit, mais toujours de ce que l’on nous a fait ressentir ».
Quand nous sommes face à une situation désagréable qui nous met mal à l’aise, nous avons l’habitude de nous mettre sur la défensive, d’autant plus quand elle nous rappelle une situation déjà vécue. Puis, nous pouvons avoir une attitude semi agressive, lorsque nous ne ripostons pas spontanément à notre interlocuteur, ou bien nous nous éloignons.
Nous ne savons pas exprimer nos émotions car on nous a appris à les cacher.
On nous a même fait comprendre qu’il y avait une classification de nos émotions, les bonnes et les mauvaises. Pourtant toutes nos émotions sont instinctives et très utiles.
On nous a inculqué à dominer nos émotions, à être plus fort, à ne pas nous montrer vulnérables ! Du coup, il est plus facile de faire preuve d’autorité, de domination, de fermeté, de dureté, de sévérité, de force, et de pouvoir. Nous avons l’impression de nous protéger.
Dès que nous nous trouvons dans une situation où nous sentons acculés, notre porte de sortie est de nous retrancher derrière ces comportements. Ils nous permettent de neutraliser notre peur.
Lorsque l’on a le courage d’être soi, on est à même d’affronter nos peurs, de se sentir en confiance, de s’ouvrir aux autres et au monde, de pratiquer la bienveillance, la gentillesse et pourquoi pas la compassion.
Serions-nous assez courageux pour oser la compassion en entreprise ?
La compassion se caractérise par notre capacité à être nous-mêmes, à avoir suffisamment confiance en nous, pour pouvoir entrer en connexion avec les autres en exprimant nos émotions et en étant à l’écoute de celles de notre entourage.
Nous créons une réelle connexion mutuelle.Nous pouvons fédérer humainement en agissant dans la transparence et la confiance. Le lâcher prise booste notre énergie, la créativité et l’innovation.
Et si être le plus fort n’était pas celui qui parle le plus fort, mais celui qui sait le mieux écouter ?
Le courage d’être vulnérable, c’est être suffisamment confiant pour atteindre la compassion.
Je terminerai par une citation de T. Roosevelt
« I choose courage over comfort, every day ». (Je choisis le courage plutôt que le confort, chaque jour )
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