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What means skin hunger (la faim de la peau)

Le sujet ne se veut pas polémique. Mais l’idée est bien de tenter de comprendre comment nous pouvons nous adapter dans un monde qui remet en cause les bases mêmes de notre humanité.

L’être humain est fondamentalement social. Nous avons besoin des autres pour vivre, survivre, nous développer et enfin mourir. Maslow a mis en évidence, il y a longtemps, nos besoins d’appartenance, nos besoins d’estime de soi, et de reconnaissance. Il nous est effectivement indispensable de faire partie d’un groupe et de nous sentir utile. A contrario, il ne nous est pas possible d’évoluer dans un isolement total, sans un minimum d’interactions et avec la peur que celles-ci soient nuisibles pour nous ou pour autrui.

Plus récemment, une grande étude a été menée par des chercheurs d’Harvard, pendant 75 ans, sur des hommes de tous milieux et origines sociales, ayant des activités professionnelles différentes, évoluant dans des sphères très différentes, dont l’objet était de déterminer les facteurs essentiels à notre bien-être. Celle ci a révélé que nous avons besoin de nouer des relations sociales de qualité tout au long de notre vie. L’essentiel n’est pas la quantité d’amis que nous avons, mais bien la qualité des liens que nous entretenons avec eux. C’est la base pour rester en bonne santé physique et mentale.

Plus encore, nous connaissons l’importance du lien parents enfants à la naissance. Un bébé qui ne serait pas pris dans les bras, touché, dorloté, se laisse mourir. Des études sur des animaux ont démontré que ceux-ci privilégient d’aller vers la mère qui les cajole, plutôt que vers celle qui les nourrit. Mais ce besoin ne disparaît pas en grandissant.

La psychothérapeute américaine, Virginia Satir, nous dit que nous avons besoin de 4 câlins par jour pour survivre, 8 pour fonctionner et 12 pour nous épanouir ! Les anglais ont inventé un mot pour cela  » the Skin Hunger », littéralement  » la faim de la peau ». Il nous faut bien comprendre, que ce n’est pas qu’une impression de manque, mais une réaction neurologique. Certaines zones de notre cerveau voient leur volume augmenter, comme l’amygdale (notre réservoir émotionnel) entraînant une augmentation du stress et de l’anxiété. D’autre zones au contraire diminuent, comme l’hippocampe et certaines parties du cortex préfrontal, entraînant la diminution de nos facultés de concentration et de nos capacités d’adaptation; facultés dont nous avons grandement besoin en ce moment pour faire face à l’incertitude permanente.

Au contraire, le toucher stimule la sécrétion de l’ocytocine, qu’on appelle l’hormone du bonheur. Toucher et être toucher est nécessaire à notre équilibre. C’est bien plus qu’un besoin biologique. Le toucher entraîne une sensation d’apaisement, de chaleur, de bonheur et de bien-être. C’est un sens qui permet de percevoir les émotions chez l’autre. Il valide en outre l’affection des proches et éloigne les peurs. Nous prenons spontanément la main d’un ami pour le rassurer, nous enlaçons nos enfants et nos proches pour les réconforter lorsqu’ils sont tristes. Les sportifs se jettent dans les bras des uns des autres pour partager leur joie.

Il est vrai que les êtres humains ont besoin de contacts physiques tous les jours parce qu’il éveille notre esprit émotionnel. Cela signifie que l’échange énergétique coule à travers nous. Nous nous nourrissons mutuellement pour ressourcer notre énergie, à travers nos contacts, nos échanges, nos expressions, nos sourires ou nos rires, nos regards.

Aujourd’hui, il semble alors nécessaire de privilégier certains comportements:

  • cultiver nos relations professionnelles, familiales et amicales ( avec 6 personnes en même temps!)
  • favoriser des moments en présence physique et pas seulement en Visio ( avec mesures de protection)
  • nous intéresser réellement à ce que chacun ressent
  • créer des connections empathiques et authentiques, où chacun peut s’exprimer librement, sans jugement
  • oser dire notre émotion, la peur, le doute, la colère, la frustration , la satisfaction aussi, sans nous cacher.
  • écouter, comprendre, être présent et ne pas chercher nécessairement à répondre et apporter une solution
  • ne pas nous laisser dominer par la peur et être ouvert et bienveillant dans nos échanges
  • ne pas hésiter à enlacer et réconforter nos plus proches ( tout en protégeant les plus vulnérables)

Si nous voulons faire face dans les meilleures conditions aux contraintes imposées, et traverser cette période, recentrons nous sur nos besoins essentiels qui nous donneront l’énergie, la concentration, et les capacités d’adaptation nécessaires. Ne perdons pas l’essence même de ce que nous sommes.

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